Langue
:
Ta
maziptt a l'école ?
!
Nous fûmes de ce slogan, notre desiderata,
notre credo de la violence. C’est à Lambèze, la plus infâme des prisons
et qui ridiculement est appelée ‘ E.R.T ’ ( Établissement de Réadaptation
de Tazoult ) que nous eûmes et prîmes
le temps qui nous a été imparti comme séjour d’incarcération par un
tribunal militaire pour, inlassablement continuer nos recherches – académiques
– de langue ta maziptt.
Personnellement,
j’avais commencé de ces recherches en 1968, ce n’est qu’en 1978 ( dix
années plus tard ) que je mis un point final à ma thèse.
Malheureusement, je
me trouvais dans une cellule de prison que dans un amphi universitaire.
Mes professeurs et
mes élèves étaient mes compagnons d’infortune venus, pour des raisons
diverses, différentes, de toutes les contrées du nord de l’Afrique que je
faisais parler dans des termes et phrases choisis pour tester de l’homogénéité
de la langue ta maziptt.
J’ai découvert que
les pronoms personnels, ( sujets de verbes ) sont les mêmes de l’est à
l’ouest et du sud au nord, que les pluriels de substantifs communs sont
aussi obtenus de la même manière par les uns tout comme par les autres.
Ce n’est,
malheureusement, qu’en Décembre 1992 que je pus, et grâce à l’apport,
au concours précieux du poète M. HASSANI Mhamed, Président du collectif des
associations ti mazipen d’Aokas / Evgaite que mon livre intitulé : « La
nouvelle orthographe grammaticale ta maziptt »
vit le jour. Ce fut un paver dans la marre, pas du tout
profonde des phonétistes ! Convaincus que toutes les langues, tous les
alphabets relèveraient d’une création humaine, il suffirait donc à nous,
i mazipen de nous y mettre pour faire de ta maziptt, cette langue qui
appartiendrait à ceux qui la parlent, à ses interlocuteurs, nationaux comme
étrangers.
Que ta maziptt
cessera d’être ce ‘ parler ’ transmissible que de bouches aux oreilles !
Que ta maziptt
devienne cette langue transmissible scolairement par des nationaux tout comme
par des étrangers !
- Qu’est ce que ta maziptt peut elle avoir
de particulier par rapport aux autres langues dites vivantes alors qu’elle
peut rivaliser, se comparer à elles en matière de structuration orale, sémantiques,
syntaxiques, en un mot linguistique, avant de l’être orthographiquement ?
Elle n’est amputée
d’aucun élément linguistique pour la reconnaître ‘ structurable
’ ‘travaillable ’, ‘ académisable ’ !
N’est ce pas que le
plus étranger à ta maziptt ne saura confondre, entre un substantif masculin
et un substantif féminin, entre un singulier et un pluriel rien qu’en
ayant quelques notions dans cette langue ?
N’est ce pas
qu’en règle générale, le pluriel a mazip est égale au singulier plus ‘
en ’ ?
N’est ce pas que le
masculin singulier ou pluriel commencerait toujours, par ‘ A
’ ou ‘ U ’ ou ‘I’ ?
N’est ce pas que le
pluriel a mazip est à partir de ‘ deux ’ ?
Vous voulez un dessin ?
Le voici :
A xam
|
Une maison
|
U xam
|
La maison
|
I xamen
|
Les maisons
|
Yioenee u xam
|
Une maison
|
Sinee i xamen
|
Deux maisons
|
N’est ce pas que le féminin singulier ou
pluriel commencerait par : ‘ Ta ’ ‘ T
’ ‘ Ti ’ ?
Ta muredtt
|
Une pays
|
T muredtt
|
Le pays
|
Ti murê
|
Les pays
|
Si nous nous sommes entendu sur l’oralité de la langue, il reste à nous
entendre sur son écrit, sur l’alphabet à employer pour faire de ta maziptt
cette langue académique, respectable en tant que ‘ langue ’ vivante !
Pour beaucoup, sinon
bien de gens, surtout ceux qui, pendant les années 70 ont travaillé en
collaboration avec feu Mammeri dont le travail n’est qu’une compilation de
travaux d’ethnologues, ethnographes, français du 19ème et 20ème siècle
ce problème ne se pose pas, ou plus, pour ne pas dire, déjà solutionné par
eux.
A défaut de ti ifinêp
( tifinagh ) que d’ailleurs ils ne maîtrisent pas, ils emploient, sans être
convaincus cet alphabet latino – grec qu’il mutilent, diacritisent. Ils ne
voient pas non plus d’inconvénients de voir des gens qui écriraient ta maziptt en
caractères sémitiques ( arabes ) !
Pour nos phonétistes,
professeurs de ‘ berbère ’, il est préférable d’écrire ta maziptt
dans un alphabet qu’ils ont mis en orbite, mais, utiliser d’autres
alphabets, ça ne les dérange que dans la mesure où l’on s’écarte de
leurs orientations.
Or, académiquement
parlé, seul un aboyis de chiens, un miaulement de chats, un bêlement de chèvre,
un beuglement de vaches qui puissent s’écrire dans deux ou plus
d’alphabets !
Sur les vingt six (
26 ) caractères orthographiques universels, nos phonétistes utilisent vingt
trois ( 23 ), ils évacuent, évincent, sans raison suffisante les caractères
‘ O ’ ‘ P ’ ‘ V ’ et introduisent le gamma et l’epsilon grecs,
ce qui ramènera à vingt cinq (25) caractères l’alphabet qu’ils
emploient.
Pour chaque son
distinct, il affectent un caractère distinct.
Ce qui revient à
dire, il est impossible de rédiger une seule règle d’orthographe pour la
langue ta maziptt.
Les caractères
lybiques (ti ifinêp) bien que nos phonétistes hésitent de prendre position
quant à leur éviction définitive, ils n’osent jamais griffonner dans cet
alphabet que nous savons tous et toutes trop archaïque et encore à l’état
embryonnaire.
Ti ifinêp,
typographiquement, ils sont homogènes, millésimales, on ne saura dissocier
un nom commun de chose ou d’animal d’un nom propre.
Une écriture et une
lecture qui se rapproche beaucoup de l’écrit arabe où il faut connaître
le terme pour le lire.
Cette lecture de
contextualité, comprendre d’abord, pour ensuite lire, est un handicap sérieux
pour ta maziptt en caractères ti ifinêp tout comme pour l’arabe en caractères
arabes. La différence qu’il y a entre ti ifinêp et les caractères arabes,
est que, si en ti ifinêp on emploie des voyelles, en arabe, on fait
abstraction.
C’est beaucoup plus compliqué.
Les caractères
arabes sont baroques, multiformes et serpentiformes, certains caractères s’écrivent
attachés, d’autres non. Pour chaque son arboré, il y a un caractère pour
le signifier. Nos phonétistes ont tout fait pour que la transcription de
langue ta maziptt ressemblerait à celle de l’arabe.
Les pronoms personnel
( sujets de verbes ) sont écrits attachés aux verbes, les articles sont
aussi collés aux substantifs masculins tout comme pour les féminins.
Sur tous les tableaux
comparatifs établis, il ressort que seuls les vingt six caractères
universels ( latins ) qui répondent le mieux pour une écriture, lecture
correctes de la langue ta maziptt et son enseignement.
Or, si ces mêmes
caractères subissent des mutilations graphiques, diacritisation de consonnes,
leur utilisation pour la promotion de ta maziptt n’est qu’un vil espoir,
une utopie !
Nos phonétistes,
orientalistes graphiques de ta maziptt n’ignorent pourtant pas qu’en français
on utilise vingt six caractères pour quelques soixante dix sons.
Dans cette langue ( français ) on ne s’étonne
pas de voir deux, parfois trois caractères, consonnes ou voyelles confondus
qui se suivent pour former des sons intermédiaires.
Am
|
An
|
Au
|
Ch
|
Dj
|
Eau
|
Ei
|
Em
|
En
|
Er
|
Et
|
Gn
|
Ou
|
Oi
|
Ille
|
Ph
|
Sc
|
Tch
|
En ta maziptt, nos
phonétistes préfèrent faire dans la bricole, dans le charlatanisme, en
diacritisant des consonnes pour obtenir de ces sons intermédiaires.
C avec circonflexe renversée
|
TCH
|
D avec un point en dessous
|
DH
|
G avec circonflexe renversé
|
DJ
|
H avec un point en dessous
|
H’
|
R avec un point en dessous
|
R roulé
|
S avec un point en dessous
|
S sifflé
|
T avec cédille
|
TS
|
T avec un point en dessous
|
T gros
|
Z avec cédille
|
DZ
|
Z avec un point en dessous
|
Z zésaillé
|
Dans notre étude
scientifique, académique, de langue ta maziptt, nous remédiâmes à toutes
ces médiocrités graphiques.
Conscients que dans
aucune langue l’orthographe ne correspond parfaitement à la prononciation,
nous procédâmes à réglementer ce qui, dans ta maziptt varie dans son vocabulaire oral.
Il s’agit, effectivement de ces voyelles qui dans le corps de mots changent
de prononciation dans différents substantifs lors de leurs conversions du
singulier au pluriel ou de verbes conjugués au prétérit, et au plus que
parfait.
La toute première règle
rédigée c’est celle qui consiste à maîtriser lexicographiquement la
variation de la voyelle ‘ U ’ en la voyelle ‘ A ’ de substantifs i
mazipen lors de la conversion de ces derniers du singulier au pluriel, en 1968 !
Nous nous sommes interrogés, faut il écrire :
A
|
jegu
|
I
|
Jega ?
|
Poutre (s)
|
A
|
zsepru
|
I
|
Zsepra ?
|
Pierre
|
A
|
malu
|
I
|
Mula ?
|
Occident (s)
|
A
|
veprnus
|
I
|
Veprniyas ?
|
Burnous
|
A
|
qejun
|
I
|
Qejan ?
|
Chien (s)
|
Faut il écrire :
A
|
Jegu
|
I
|
Jegû ?
|
Poutre (s)
|
A
|
zsepru
|
I
|
Zseprû ?
|
Pierre (s)
|
A
|
malu
|
I
|
Mâlû ?
|
Occident (s)
|
A
|
veprnues
|
I
|
Veprnüês ?
|
Burnous
|
A
|
qejën
|
I
|
Qejên ?
|
Chien (s)
|
Nous optâmes pour cette seconde alternative,
car académique, orthographique !
Vous remarquerez que
l’orthographe de ces substantifs n’est aucunement altérée du singulier
au pluriel pendant que l’accent circonflexe mise sur la voyelle ‘ U ’
final du substantif nous permet de prononcer celle – ci en voyelle ‘ A ’ !
Or, au cas où nous écrirons :
A
|
zsepru
|
I
|
zsepra
|
A
|
gjazu
|
I
|
Gjuza
|
Avec des ‘ U ’ à la place des ‘ A ’
ou des ‘ A ’ à la place des ‘ U ’.
Les lecteurs ou les
lectrices à qui échapperont les définitions de ces termes, leur sera - t -
il possible de les retrouver dans le lexique ou dictionnaire ?
En lisant : I
zsepra ou encore ‘ izra ’ !
Comment saura – t – on que derrière ce
‘ a ’ final se cacherait la voyelle ‘ u ’ ?
Sans autant omettre que dans le lexique ou
dictionnaire c’est ‘ a zsepru ’ (
orthographiquement ) ou encore ‘azru’ (phonétiquement) qui est isolément
écrit !
Le lexique du logiciel
correcteur de micro-ordinateurs qu’i mazipen sont contraints d’utiliser ne
comporterait, quant à lui que des verbes à l’infinitif, et des
substantifs au singulier, comme toute autre langue vivante !
Ce n’est donc
qu’une fois l’écriture orthographique de la langue ta maziptt est arrêtée
pour chaque mot de cette langue que nous pouvons ensuite espérer réaliser le
succès qui consiste à l’impulser au rang de langue enseignable par un
corps enseignant national et étranger maîtrisant l’écriture
orthographique de cette langue. Ce n’est que l’écriture orthographique de
toute langue qui ferait de cette dernière ‘ une langue enseignable ’.
Peut on enseigner une langue dont les mots
n’ont aucune identité ?
Peut on enseigner une langue, un parler dont
les mots changent d’écriture à chaque conversion ?
De quoi serons nous traités si on
s’aventurerait d’écrire :
In om
|
pour
|
Un homme
|
Dézom
|
pour
|
Des hommes ?
|
Tu é zin gran
|
pour
|
Tu es un grand
|
Il é akompanyé
|
|
Il est accompagné
|
Or, nous lisons
dans des livres d’une certaine ta maziptt, pour ne pas dire, une ta maziptt
de singes, établis par le Ministère de l’Éducation Nationale pour les élèves
de 7ème année (quelle 7ème année ? ( de scolarité arabe ? française ?
) :
S wedlis-agi ….
Adlis agi ..
Udlis,
Idlisen .. etc..
Dans ce même livre
destiné aux élèves scolarisés, même les mots sensés restés invariables,
nos professeurs babouins les transcrivent dans au moins deux conversions :
Acu
Wacu
N’est ce pas aussi c’est comme écrire :
Dan zun mézon ? ( dans une maison )
Dans le cas de ta maziptt, quel mot porter
dans le dictionnaire ou lexique :
Adlis ?
|
Wedli ?
|
Udlis ?
|
Idlisen ?
|
Yedlisen ?
|
Acu ?
|
Wacu ?
|
|
|
|
Les porter tous dans le lexique ou
dictionnaire a mazip ?
Nous pensons que
c’est extrêmement ridicule qu’un homme, dans le sens ‘ homo ’
continue d’écrire sa langue aussi phonétiquement . A l’ère informatique
l’écriture a aussi atteint un niveau de perfectionnement où aucune faute
d’orthographique n’est permise. Tout opérateur de micro-ordinateur se
rend facilement compte de la faute d’orthographe commise, car le logiciel
correcteur souligne immédiatement ce qu’il ne connaît pas dans cette
langue ! Or, peut on établir un correcteur orthographique pour des
langues qui s’écrivent phonétiquement ?
Il faut, et c’est
une nécessité scolaire, académique, que chaque mot a mazip soit identifié,
définitivement orthographié ‘sans
faute’ pour pouvoir l’enseigner sans complexe.
Ce n’est qu’à ce
prix que notre langue sera apprise par des nationaux et par des étrangers
qui, à leur tout l’enseigneraient !
Les premiers
enseignants de la langue ta maziptt devaient être issus du cycle
universitaire auxquels se mêleraient ceux qui portent intérêt à cette
langue pour une formation de formateurs, ce que nous n’avons pas cessé de
proposer au public et aux institutions chargées de la promotion de cette
langue. Malheureusement, ce projet avait subi et continue de subir trop de
boutades arrogantes et de refus catégorique de la part de ceux sensés de
respecter cette démarche, cette langue !
Il y a huit ans, ( février
1996 ) nous avions proposé aux responsables de l’institution officielle HCA
de réunir les auteurs d’ouvrages traitant de l’orthographe grammaticale
de langue ta maziptt pour une confrontation afin d’arrêter définitivement
cette hémorragie graphique et se fixer sur l’ouvrage référentiel, le
mieux conçu qui véhiculerait ta maziptt scolaire, ces derniers, non
seulement ils ont fait la sourde oreille à notre proposition mais aussi
continuent de favoriser la médiocrité graphique de langue ta maziptt tout en
faisant l’éloge à l’insolence.
BAHBOUH
Lehsene

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