Après
avoir entrepris des dérnarches et contacts
administratifs, j'arrivai donc en octobre 1963 à Alger. Dés le lendemain je me
suis présenté á I'Université d'Alger pour un travail au département
d'espagnol. Immédiatement ce poste m'a été attribué. Le troisième jour après
mon arrivée j'enseignais aux étudiants algériens du département
d'espagnol, récemment créé. Précisément ce troisième jour j'ai eu
l'honneur de connaître Mouloud Mammeri qui dispensait des cours d'ethnographie
dans le même bâtiment de la Faculté des Lettres où je travaillais. Je peux
dire que de ce premier contact est née une amitié étroite qui s'est développée
par la suite à la fois dans le domaine de la recherche scientifique et dans le
domaine politique. Sur le plan personnel, cette rencontre a eu une grande
influence sur ma propre formation africaniste, me permettant de créer de
nouvelles bases solides afin de transformer notre premier mouvement autonomiste
canarien qui devint par la suite le MPAIAC.
( En 1992 Antonio Cubillo était secrétaire général du
MPAIAC (Mouvement pour l'Autodétermination et l'Indépendance de l'Archipel
Canarien ), depuis 1964 date à laquelle il fonda á Alger ce mouvement.
Actuellement il préside aussi un Parti Politique aux Canaries, le Congrès National de Canaries, depuis
1986 ).
La longue nuit coloniale de cinq siècles, telle une pierre
tombale écrasant la conscience de notre peuple Guanche, avait influencé sur
les premiers indépendantistes canariens qui avions commencé la lutte nationale
en 1960. L'Espagne avait fait tout son possible pendant ces cinq siècles pour
que notre peuple rompe tous les liens avec notre continent africain. La méconnaissance
du monde africain aux Canaries était terrible dans les années 60, coexistant
avec le facteur du racisme qu'il y avait envers les Maures en particulier, et
les Africains en général, et dont les répercussions retentirent jusqu'aux
Canaries. Bien que nous sachions que les Guanches venaient de ce continent,
l'acculturation qui nous a été imposée par l'Espagne durant cette période était
un facteur négatif entraînant de profondes influences aux Canaries.
Ainsi le début du siècle dernier verra la formation des
premiers mouvements indépendantistes en Amérique qui échouèrent par
ignorance du contexte africain. Il faut noter d'autre part, que c'est à partir
des années 50, que l'impact de la grande vague anticoloniale africaine allait
mettre fin au colonialisme. En ce qui nous concerne, des informations fragmentées
nous parvenaient. Il est notoire que le colonialisme espagnol avait intérêt à
tergiverser et à occulter la vérité au sujet de ces luttes de libération
africaines, comme il l'a fait pour les révoltes sahraouies en 1956. C'est ainsi
qu'il présenta la contre-offensive franco-espagnole comme une croisade contre
les dangers maure et africain.
Je vous signale tous ces aspects pour vous donner une idée
des problèmes qu'en ces années-là, j'avais exposés à mon bon ami et collègue
Mouloud Mammeri. Après m'avoir écouté attentivement, Mouloud m'avait invité
á me rendre chez lui à Taourirt, dans sa colline des Aït - Yénni. Ce fut un
voyage extraordinaire et pour la première fois, je fis connaissance avec la
Kabylie par le biais d'un expert. C'était la Kabylie de 1963 qui venait de
sortir d'une guerre de libération, encore pleine de foi et d’espérance en
l’avenir. Par les routes de montagnes il m'expliquait les étapes de la lutte
de libération, les souffrances et combats du peuple algérien, sa résistance
contre le colonialisme et les caractéristiques particulières de la glorieuse
lutte en Kabylie contre le colonialisme français depuis les temps de la conquête.
En cours de route, apparaissaient des noms de villages et de lieux qui me
rappelaient des toponymes canariens. Mouloud Mammeri m'expliquait leur
signification et nous les comparions avec ceux des Canaries, et de cette manière
il m'expliquait la structure de la langue tamazight. De la toponymie nous sommes
passés á l'ethnographie de la société berbère, cette société qui a résisté
tout au long des siècles aux diverses colonisations.
Mouloud m'a parlé alors de l'anthropologie culturelle et de
I'importance que nous avions nous autres Canariens, à connaître notre passé
et notre origine ancestrale. Le problème, lui dis-je, est que notre peuple, à
cause du colonialisme avait perdu sa langue.
« Peu importe, me dit-il, vous êtes des Berbères même si
maintenant vous ne parlez pas la langue; de prestigieux Berbères comme Donati,
saint Augustin, Tertullien, Apulée, qui pourtant parlaient en latin; Septime Sévère
qui devint empereur, s'exprimait également en latin et pourtant il était berbère.
Ibn Khaldoun, parlait, s'exprimait et écrivait en arabe ou Kateb Yacine en français,
mais cela n'empêche pas qu'ils étaient de grands penseurs berbères. Un jour
viendra, quand vous serez libres et indépendants, où vous introduirez la
langue des aïeux, et les nouvelles générations la parleront dans un proche
avenir. Jean Amrouche disait, qu'il concevait et raisonnait en français mais
qu'il ne pouvait pleurer qu'en berbère. Vous m'avez dit que vous pensez en
espagnol et écrivez en cette langue, mais quand vous écoutez la musique, vous
vous émouvez á l'écoute de la berceuse comme un enfant Guanche ou quand vous
écoutez un chant traditionnel, votre corps danse comme un Guanche parce que ce
sont des musiques du peuple Guanche, n'est-ce pas ? En Afrique du Nord nous
sommes plus de 20 millions à parler tamazight, et la Tamazgha s'étend des Iles
Canaries jusqu'au canal de Suez. L’ important n'est pas la langue mais la
conscience qu'on a d' appartenir à un peuple. Un jour on va te présenter Kateb
Yacine, l'un des plus grands écrivains modernes. Il écrit en français, il ne
parle pas le berbère pour diverses raisons, mais il se sent Chaoui et nous le
considérons comme l'un des plus grands écrivains berbères de notre temps.
Quand il reviendra en Algérie, nous allons lui enseigner le tamazight puisqu'il
a déjà conscience d'appartenir à notre peuple et pense comme un Berbère. »
Quelques années plus tard, Mustapha Ben Hamou me présenta
á Kateb Yacine que nous avons emmené au CRAPE pour que Mammeri réalise son
souhait.
De retour à Alger, Mouloud me prêta deux de ses livres:
La
Colline oubliée, sa Taourirt, et une étude, Société berbère,
publiée
en 1938 alors qu'il avait á peine vingt ans. Cette étude était très
importante pour moi puisque j' y ai trouvé de grands parallélismes, avec la
société de quelques villages canariens et cet esprit de résistance qui
subsiste dans le monde canarien. M. Mammeri, en se faisant ethnologue de sa
propre société, met les connaissances qui l’avaient séparé de sa propre
culture, au service de son peuple et par extension, au service du monde berbère.
Dans ses deux livres, il découvre le rôle traditionnel de l'amusnaw,
des
poètes et des chanteurs de rues, dépositaires du savoir de tout un peuple tamusni.
Cet amusnaw existe aussi aux Canaries, et avec ses poèmes et chants
populaires, il a conservé pour les générations nouvelles, le souvenir de
notre peuple Guanche et ses luttes de résistance. I1 va sans dire, qu'il m'a
transmis son enthousiasme pour l’ ethnologie et dés que j'ai pu, je me suis
inscrit à son cours d'ethnographie de l'Afrique du Nord à l’ Université
d’ Alger, jusqu' à obtenir le diplôme correspondant.
Ce qui m'a plu le plus chez mon ami Mouloud, après avoir lu
ses deux premières oeuvres, est qu'il a maintenu ses idées et ses convictions
depuis sa jeunesse et qu'il a consacré toute sa vie à son peuple, qui est
notre peuple à nous tous. En ce temps-là (1963), Mouloud Mammeri essayait de
convaincre les responsables du ministère de I' Éducation Nationale Algériens,
de I'importance d'enseigner la langue berbère à l’ Université. Quelques-uns
se rappelleront tous les problèmes qui ont surgi, car le ministère s'y
refusait, affirmant que le berbère n'était pas une langue et par conséquent
ne méritait pas d’être enseigné. Les amis de Mammeri et presque tous les
collègues de l’Université ont entrepris une longue lutte pour arriver à
faire admettre I'enseignement du berbère, en dénonçant les secteurs
immobilistes. Cette lutte anti-Mammeri a fait que je me joignis à son combat et
le considérai comme mien puisque j'étais moi même l’une des personnes intéressées
par I'enseignement de la langue tamazight dans les universités algériennes.
Nous savions que l'ancestrale langue de l'Afrique du Nord, le tamazight ou le
berbère était enseignée dans presque toutes les universités européennes,
aux USA et au Japon, et nous ne comprenions pas comment sur les lieux mêmes où
elle se parlait en Afrique du Nord, origine de la langue et culture berbère,
elle n'était ni enseignée ni étudiée.
Avec le temps, nous sommes arrivés à obtenir que soient
donnés I' Université d'Alger les dits cours, jusqu'en 1973. J'ai assisté aux
magistrales leçons de Mammeri, leçons qui m'ont beaucoup servi dans mes études
sur le Guanche el qui ont donné lieu à un changement radical dans les travaux
culturels et politiques de ce qui est devenu plus tard notre mouvement de libération
nationale. De toute façon dés le début de l'année 1964, Mouloud insistait
pour que notre premier mouvement autonomiste se transformât en un mouvement de
libération africain. Il était nécessaire de faire ressortir le facteur
africain et parler de l'autodétermination et de I'indépendance et encore plus après
la création de I' OUA. Toutes ces réf1exions je les transmettais à mes
compagnons et amis qui étaient restés aux Canaries, et en même temps
j'envoyais des douzaines de livres et revues aux Canaries
( Université, musées,
revues ), des publications du Musée du Bardo que me procurait Mouloud Mammeri
pour que I'on prenne conscience, aux Canaries, du. facteur africain et pour que
soit étudiées les racines. Dans toutes les publications du musée du Bardo et
du CRAPE ( Centre de recherches anthropologiques préhistoriques et
ethnographiques ), Mammeri insistait sur l'aspect culturel de la lutte de libération.
Pour cela il m'a procuré une grande quantité de livres publiés à Alger, pour
que les centres universitaires et culturels canariens eussent toutes ces
publications et attisassent leur intérêt pour tout ce qui est relatif á notre
continent africain, l'Afrique du Nord en particulier et la Berbérie en général.
L’essentiel pour le Peuple Guanche en ces moments-là, était de trouver un
trait d'union qui le lie à son passé ancestral qui est présent ici, sur le
continent, dans cette partie de l'Afrique du Nord.
"Il faut faire découvrir á ton peuple le sens de la
continuité historique parce que les Espagnols ont essayé d'effacer sa mémoire
historique. Les colonisateurs ont toujours essayé d'effacer la mémoire
historique des peuples pour les abrutir et mieux les dominer. Un peuple sans
conscience historique n'est pas un peuple ou si tu veux c'est un peuple analphabète.
Le devoir des intellectuels et des hommes politiques engagés dans la lutte de
libération est de leur enseigner leur histoire et réveiller leur conscience
historique pour qu'un jour ils se lèvent et luttent pour leur Patrie soumise."
Nous autres Canariens, sommes
très reconnaissants à tout ce
qu'avait fait Mouloud Mammeri pour nous en ces années-là. De ces envois de
livres et contacts culturels surgit un grand intérêt pour tout ce qui venait
de l'Algérie et de l'Afrique du Nord en général. Grâce á ces livres
beaucoup d'étudiants sont aujourd'hui des professeurs africanistes. Mouloud
savait ce qu'il faisait et comment cela devait se faire puisqu' il voyait très loin. Moi j' étais d'accord sur ses vues en faveur de la libération de cette
partie de l'Afrique du Nord que sont les Canaries. Mouloud insistait
continuellement sur la personnalité africaine et fut un grand défenseur des idées
qui ont cimenté I'organisation de l’ unité africaine. I1 fallait redécouvrir
les cultures africaines et les ethnies pour que cette phrase du grand leader
africain Massinissa « L’Afrique aux Africains » devint une réalité. Quand,
plus tard, je l’ aidais dans ses travaux au CRAPE, avec d'autres amis algériens
(certains se trouvent aujourd'hui ici) pour trouver beaucoup de mots Berbères qui avaient disparu du kabyle et qui par exemple se trouvaient dans ce qui reste
de la langue Guanche comme efeken (temple) ou awañak
(nation ou république)
ou usan sufen ( bonjour ). Par ce centre d’ investigation ont défilé
beaucoup d’intellectuels touaregs, venus de la Libye, du Mali, du Niger, de
Burkina Fasso ou du Nigeria. Peu á peu se propageait á travers l'Afrique du
Nord la nouvelle qu'à Alger se préparait I'élaboration d'un dictionnaire pan-berbére,
l'Amawal. Du Maroc, de Libye, du Niger et du Mafl arrivaient
des personnes intéressées par les dits travaux et cela nous servait á découvrir
une nouvelle solidarité ethnique qui couvrait toute l'Afrique du Nord. Cela
signifie que dans toute l'Afrique du Nord et au-delà du Sahara, il y avait une
culture nationale qui n'était pas du folklore, mais une série de gestes et
faits culturels réalisés par un peuple divisé par des frontières et des
colonisations, qui s'est maintenue tout au long des millénaires. Mammeri me
disait qu'une grande partie de la musique qui, en Algérie était dite arabe, était
en réalité de la musique berbère mais chantée en arabe, comme aux Canaries
la musique Guanche était chantée avec des paroles espagnoles. Dans les
recherches sur le terrain, Mouloud emmenait les élèves pour une vérification
pratique car ce qu'il disait il le démontrait toujours. Nous vérifions ces
faits et cela nous donnait une garantie intellectuelle pour renforcer nos
affirmations. Ainsi donc nous avons formé des équipes dans lesquelles étaient
présents des chercheurs de divers pays d'Afrique du Nord pour élaborer le Amawal.
En octobre 1964, Mouloud m'a conseillé de me rendre á la réunion
des pays non alignés qui a eu lieu au Caire. Ainsi j'aurais l'occasion de
discuter avec les leaders des différents mouvements de libération africains.
Le FLN m'a facilité le déplacement, ce qui m'a permis de connaître tous les
dirigeants des peuples en lutte contre le colonialisme et l'Apartheid, tels que
Agostinho Neto, Amilcar Cabral, Mondlane et les combattants de l'Afrique du Sud.
Ils m'ont tous dit, que tout combat de libération est, avant tout, un combat
culturel. Amilcar Cabral a insisté sur ce point à plusieurs reprises et m'a
dit qu'il fallait former immédiatement le mouvement de libération des Canaries
pour lutter pour la totale libération de notre continent africain. Frantz Fanon
lui-même affirmait:
« Nous pensons que la lutte organisée et consciente menée
á terme par un peuple colonisé pour rétablir la souveraineté de la nation
constitue la manifestation entière de la culture. »
J'ai ici un facteur fondamental de notre lutte que notre
mouvement devrait développer au maximum, à savoir l'aspect culturel. L’
investigation sur nos aïeux les plus lointains devrait se faire en Algérie et
au Maroc et même en Libye, et cela était un aspect méconnu par nous,
orphelins dans ces îles occupées depuis cinq siècles par le colonialisme
espagnol, un des plus terribles du monde.
Je dois reconnaître ici, en l’honneur du grand maître,
qu'en 1963-1964, l'administration de ce pays, à peine l’indépendance
obtenue, ne fonctionnait pas encore, je suis resté une année entière sans
percevoir mon salaire de professeur. Grâce à mon ami, collègue et maître
Mouloud Mammeri, j'ai pu survivre et bien sûr, en 1964, lorsque l’Université
nous a payé l'année scolaire, j'ai remboursé ma dette. Durant tout le temps où
j'ai eu l’ honneur de partager l'amitié de Mouloud Mammeri, je me suis rendu
compte que le principal problème de notre peuple était la crise de l‘identité
culturelle et la conscience nationale. Il fallait créer ou redécouvrir notre
propre identité, pour l' approfondir dans la conscience nationale. Mouloud me
disait que pour nous ce serait peut-être facile, puisque nous étions isolés
dans la mer. Cela pourrait renforcer notre identité et nous allions pas
rencontrer des problèmes comme les nouveaux pays africains qui, pour avoir hérité
des frontières du colonialisme, englobaient des atimies différentes et
contradictoires, ce qui á la longue serait la disgrâce de l'Afrique. Mouloud
Mammeri était pour l'Afrique des ethnies, et non pour l'Afrique des Etats. Si
dans une première étape il fallait admettre les États surgis de I'indépendance,
il fallait reconnaître les différentes cultures des ethnies, puisque les différentes
cultures qui coexistent doivent reconnaître que leur coexistence doit se baser
sur un processus de participation mutuelle, d’expériences culturelles qui les
enrichiront mutuellement. Après mon retour de voyage de I' OUA, j'expliquais á
Mammeri les luttes qui survenaient dans quelques États africains; Mouloud
devenait triste et me disait que chaque culture devait faire des sacrifices au
profit des autres qui composent I' Etat, sans que l'une soit supérieure á
l'autre; l'unité culturelle et la conscience nationale doivent être affirmées
par le développement des langues nationales, sans qu' une langue soit étouffée
par une autre.
En cela j'étais d'accord avec lui. Mouloud croyait que l'idéologie
des nouveaux États africains était le fruit de la philosophie productiviste de
la bourgeoisie européenne qui repose sur la notion sacro-sainte de la
souveraineté de l'État avec son centralisme jacobin. L’Afrique devait
adopter de nouveaux modèles pour éviter les luttes fratricides entre les
ethnies, et les nouveaux États gagneraient en cohésion en renonçant au
centralisme napoléonien et en donnant á chaque communauté culturelle ou
ethnique une vie réelle et la possibilité de s'administrer et participer, á
travers son propre et naturel développement, dans l'ensemble de la nation. En
un mot, que le pouvoir central dans cette nouvelle nation jouerait le rôle de
coordination, d'orientation et d'arbitre.
Je peux parler des heures et des heures de I' influence de
Mouloud Mammeri sur la formation et le développement de notre Mouvement de Libération,
non seulement en Algérie, mais également quand je suis retourné dans ma
patrie Guanche en 1985. Le contact était continu. Nous étions dans une
nouvelle étape, qui était la lutte á l' intérieur de la colonie. Mouloud
nous avait enseigné comment développer la clandestinité et poser le problème
en tenant compte des changements dans la politique espagnole. Dès mon
installation dans I' île de Tenerife, j'ai invité Mouloud Mammeri à venir aux
Canaries pour qu'il connaisse notre réalité et pour qu'il participe dans la
mesure du possible à notre lutte.
J’ai pu enfin inviter chez moi, en janvier 1986, Mouloud,
le professeur, ainsi que l’ amie algérienne, Tassadit Yacine, et son mari.
L’importance de cette visite de Mouloud aux Canaries est fondamentale pour le
développement de notre nouvelle étape de lutte aux Canaries. La conférence
qu'il y a donnée à l’Ateneo de La Laguna, à Ténérife, a été le début
d'un échange culturel interrompu depuis des siècles avec l' arrivée des
colonialistes espagnols. 11 y a ici un autre orateur canarien qui vous exposera
en détail demain l'influence de cette visite et comment á partir de cette
date, a débuté une série d'échanges entre les Canaries, l'Algérie et le
Maroc.