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Langue » Critiques sur Tajerrumt »

Introduction

 

N

os critiques à l’endroit de l’œuvre de feu Mammeri, œuvre traitant de ‘ta maziptt’ se veulent, avant tout, constructives, qui attireraient l’attention des lecteurs sur la justesse de nos vues.

     Cet essai qualifié par plus d’un de non concluant est aujourd’hui sujet à polémique entre les inconditionnels d’une transcription phonétique à outrance, sans raison d’y exister et ceux qui contestent l’ensemble ou une partie de ‘’précis de grammaire berbère – tajerrumt n t mazight’’ de feu Mammeri.

     Les inconditionnels de cette transcription archaïque, contre toute logique, veulent et font afin que personne ne viennent contester ces travaux que l’auteur lui-même disait inachevés, et ce, non sans se permettre quant à eux, de faire quelques incursions critiques mitigées, de ces mêmes ouvrages, pour relever, du bout des lèvres quelques insuffisances graphiques et grammaticales qu’ils,  signalent à leurs disciples en leur proposant leurs corrigés. (*)  

     Agraw Adelsan Amazigh (Fédération Nationale des Associations Culturelles et Scientifiques ti mazipen) a, au lieu et place d’œuvrer dans un intérêt exclusif de la langue ta maziptt, son développement, sa promotion, conformément à ce qu’il était avoué, à sa création, à l’ensemble des adhérents et adhérentes, créé, en l’organisant, annuellement, un « prix Mammeri » où seulement, ceux, celles qui sont restés fidèles à la transcription phonétique de la tamazigt tel que pratiqué par feu Mammeri sont lauréats, lauréates.

     Convaincus et persuadés que l’issue pour une ta maziptt académique, unifiée, uniformisée, orthographiquement pour l’être ensuite oralement réside dans la dissociation de l’auteur et son œuvre, nous ne saurons souscrire à l’amalgame, à la confusion, qu’alimentent systématiquement les forces de l’inertie. Primer une œuvre écrite entièrement ‘phonétiquement’, ne rime qu’à encourager la médiocrité. à glorifier l’insolence !

     Dès le début du vingtième siècle, bien d’essais de grammaire de langue ta mazight virent le jour.

     Le Général HANOTEAU  qui fût un des pionniers en la matière, n’était, ni meilleur, ni plus mauvais que ses successeurs nationaux ou étrangers à la langue ta mazigt.

     Messieurs Boulifa, Hanoteau, Feraoun, écrirent, malgré phonétiquement ta maziptt, tout en utilisant les vingt six caractères universels (latins) de A à Z, sans diacritiser les consonnes de cette alphabet quasi univrsel.

     Quant à l’alphabet universel (latin) qu’avait utilisé feu Mammeri, il n’était composé que de vingt trois caractères !

Nous lûmes en paragraphe cinq : 
              « L’alphabet latin, ici employé offre l’inconvénient de ne proposer que vingt trois signes pour rendre quarante trois (43) sons ».

     Pour enjamber cet inconvénient, pourquoi est ce que Feu Mammeri n’utilisait-il pas les vingt six caractères de l’alphabet latin ?

D’où viennent ces quarante trois sons i mazipen dont parlait feu Mammeri ?

     Vérifions le tableau alphabétique ‘phonétique ‘ qu’avait utilisé notre auteur dans l’ouvrage ‘précis de grammaire berbère’.

Nbre

Lettres

Tifinagh

Valeurs

Exemples

Exemples

01

A

·

a

Aman

Eau

02

å

 

e arabe

eiwen

Aider

03

B

F

b

Bib

Épauler

04

-

-

v

Baba

Mon père

05

C

 

ch

Amcic

Chat

06

C

-

tch

Ecc

Manger

07

D

L

d

Nder

Mugir

08

D

-

d spir.

Adar

Rang

09

D

E

d emph

Adar

Pied

10

E

-

e

Eddem

Prendre

11

F

 

f

Af

Trouver

12

G

g

gu

Rgel

Boucher

13

-

-

g spir

Agwi

Refuser

14

G

-

dj

Egg

Abandonner

15

G

 

r grass

Igi

Petit-lait

16

H

 

h asp

Hud

Démolir

17

H

-

-

Hud

Défndre

18

I

e

i

Izi

Mouche

19

J

 

j

Jbed

Tirer

20

K

 

k

Ekk

Passer par,

21

-

 

k spir

Akal

Terre

22

Kw

 

k vélair

Irkwel

Tout

23

-

-

K spira

Akkwi

S’éveiller

24

L

//

l

Ili

être

25

M

C

m

Imi

Bouche

26

N

/

n

Ini

Dire

27

Q

-

Arqaq

Mince

28

R

O

r

Azrem

Serpent

29

R

-

R emph

Azrem

Intestin

30

S

O

s

As

Jour

31

S

-

S emph

Sud

Souffler

32

T

+

t

Ntu

Se ficher

33

-

-

-

Tatut

Oubli

34

T

-

T emph

Itij

Soleil

35

T

-

ts

Ttu

Oublier

36

U

:

ou

Ul

Coeur

37

W

-

W angl

Awal

Mot

38

X

-

-

Axam

Maison

39

Y

e

P

Yemma

Mère

40

Z

 

z

Azekka

demain

41

Z

#

E emph

azekka

Tombe

42

Z

-

dz

Lezzayer

Alger

43

-

-

-

-

-

 

     Nous dénombrons quarante deux (42) signes graphiques pour les quarante trois (43) annoncés par notre auteur.

Il avait toujours affecté un signe graphique pour tout son phonique.

     Feu Mammeri avait parlé de « 23 » caractères latins pour couvrir les « 43 » sons i mazipen. Or, nous comptons « 23 » caractères latins et deux (2) caractères grecs, ce qui fera « 25 » caractères graphiques d’utilisés.

     Les caractères grecs ( G , å ) ne sont ils pas pris en ligne de compte, en considération, ou a-t-il fait une erreur de calcul ?

     Feu Mammeri ne se rendit compte qu’un alphabet phonétique détruit plus qu’il construit une langue que quand nous le portâmes  à sa connaissance.

Il reconnut cette réalité, sans aucun complexe !

Feu Mammeri avait écrit dans « tajerrumt n tmazigt » « Précis de grammaire » :

 « UN CARACTERE EST EGALE A UN SON ».

     Dans ‘tajerrumt’ et les textes d’exercices de grammaires de ceux qui s’y inspirent, nous sommes sommés de ne jamais écrire :  

Ouchen

Chacal

Oul

Cœur

Aghyoul

Âne

Aghroum

Pain

Afendjal

Une tasse.

 

Nous devons, selon eux, n’écrie ces mots que comme suit :  

Ucen

Chacal

Ul

Cœur

Agyul

Âne

Agrum

Pain

Afengal

Une tasse

 

      La différence qu’il y a entre la transcription phonétique telle que pratiquée par feu Mammeri et celle de ses prédécesseurs Feraoun, Boulifa, Hanoteau ?

     C’est exactement cette utilisation de ‘digrammes’ qu’on trouve chez ces anciens pendant que feu Mammeri en fit abstraction.

     En énonçant pour règle « un son, un caractère », n’est ce pas que même feu Mammeri ne respectait pas son énoncé ?

     En vue d’obtenir de ‘ses’ sons régionaux, pour ne pas dire du village, n’usait-il pas de deux caractères pour rendre de ses phonèmes qualifiés de « vélaire » ?

N’écrivait-il pas ? :

 

B + w

Bw ?

Ibwa

Est cuit ?

 

G + w

Gw

Ugwadegh

J’ai peu ?

 

G + w

Gw

Agwem

Puiser

 

K + w

Kw

Akwed

Et, plus

 

K + w

Kw

Akwer

Voler

 

M + w

Mw

Mweqwran

Le grand

 

Q + w

Qw

Eqwel

devenir

 

X + w Xw Axwlendj Bois sec
               

 

     Si des vingt six (26) caractères de l’alphabet universel feu Mammeri n’usait que de vingt trois (23) caractères, non sans introduire deux (02) caractères grecs pour porter à vingt cinq (25) caractères l’alphabet phonétique qu’il utilisait, il n’hésita pas non plus à diacritiser des caractères afin d’obtenir de ces sons intermédiaires. Feu Mammeri qualifiait de ‘vélaires´ les sons auxquels il ajoutait un ‘w’. Aux caractères auxquels il ajoutait des signes diacritiques irréalisables à partir d’un clavier de machine à écrire ou de micro-ordinateur il donna des qualificatifs de ‘spirants, d’emphatiques d’occlusifs).

Parmi les caractères diacritisés, nous relevons les suivants :

Mammeri

 

Boulifa

C

Avec une circonflexe renversée

TCH

D

Avec un point en dessous

DH

G

Avec une circonflexe renversée

DJ

H

Avec un point en dessous

H’ (HH)

R

Avec un point en dessous

RR

S

Avec un point en dessous

SS

T

Avec un point en dessous

TT

T

Avec une cédille en dessous

TS

Z

Avec un point en dessous

ZZ

Z

Avec une cédille en dessous

DZ

 

     N’est ce pas que, si manuellement ces caractères ainsi diacritisés sont réalisables, alors qu’en utilisant un quelconque clavier, s’avérera une opération impossible ?

     N’est ce pas que les caractères grecs dont l’intrusion par effraction fera de l’alphabet universel (latin) un ramassis de caractères graphiques déplorables ?

     N’est ce pas qu’avec la diacritisation de ces caractères, le plus peu instruit se voit à faire à un alphabet d’un âge aussi reculé que le moyen ?

     Il est vrai que la maîtrise d’un alphabet quelconque, régulier ou baroque, vermiforme, cunéiforme, serpentiforme ou hiéroglyphique, ne saura suffire à lui seul pour ‘bien’ écrire une langue qui se veut respectable ? A voir comment ta maziptt est transcrite par feu Mammeri et ses inconditionnels qui refusent de corriger, se corriger, se faire corriger, s’améliorer, nous avons ce vertige à reconnaître nos mots, notre langue moderne.

     Et pour vous faire toucher du doigt toutes les irrégularités, médiocrités que nous avons retenues, poursuivons la lecture du ‘Précis de grammaire’ de langue berbère par feu Mammeri.

 

   


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